La 20 ème édition du Festival de Marseille

Conférence de presse et ouverture de la billetterie de la 20ème édition du Festival de Marseille le 7 mai !

Pour cette édition anniversaire exceptionnelle du 14 juin au 17 juillet, nous retrouverons des chorégraphes qui ont marqué l’histoire du Festival, avec, par exemple Anne Teresa de Keersmaeker, Wim Vandekeybus, Rocio Molina et des nouveaux venus comme l’étoile montante de la danse contemporaine Hofesh Schechter ou la compagnie Candoco, pionnière de la danse intégrée (danse mélangeant personnes valides et handicapées). L’ouverture se fera avec les Ballets de Lyon, un programme de trois pièces signées William Forsythe et Benjamin Millepied.

Cette année encore, retrouvez-nous au Silo, mais aussi au Théâtre national de Marseille- La Criée, à KLAP, maison pour la danse, au Ballet National de Marseille, à la Friche la Belle de Mai, au Théâtre Silvain et dans les rues de la ville.

Des classes ayant participé tout au long de l’année aux projets d’éducation artistique et culturelle du Festival assisteront aux spectacles.

Toute la programmation :

www.festivaldemarseille.com/

Danse et préjugés 2- corps hors normes

Avec toutes les classes, nous nous posons la question de savoir ce qu’est un corps de danseur. Y a t-il une norme, un modèle à suivre ? Pendant près de 300 ans, la danse classique a imposé une vision très stéréotypée de la morphologie d’un danseur, on pense tout de suite à des silhouettes filiformes, élancées mais pas trop grandes, minces et musclées. La danse contemporaine permet d’introduire des corps différents, de s’ouvrir, mais aussi de critiquer cette dictature de la « beauté » qui touche toutes les sphères sociales. Plusieurs chorégraphes, désormais très réputés racontent leur arrivée dans la danse- une arrivée qui s’apparente souvent à une lutte : « trop gros, trop « noir », trop vieux, trop homosexuel, trop « handicapé » »- les anecdotes hélas violentes ne manquent pas. La différence dérange.

Nous avons abordé cette thématique du corps différent, qui explore les clichés pour mieux les bousculer avec cinq classes de 2° du Lycée Mongrand dans le cadre de la semaine citoyenne mise en place dans l’établissement. Nous avons pu entre autres voir des vidéos de compagnies de danse intégrée (une danse qui mélange personnes valides et handicapées) DV8 et Candoco, le break-dancer handicapé B-Boy Junior, Olivier Dubois, critiqué pour son poids, Alvin Ailey, luttant aux USA contre la ségrégation raciale, un exemple de voguing, la danse inventée dans les milieux underground homosexuels comme moyen d’affirmation… Voici les conclusions des lycéens.

La danse contemporaine se pratique par toutes personnes, peu importe ses différences. 2°6

La danse contemporaine est libre, on peut faire ce qu’on veut et donc cela permet la mixité des corps (valides et non valides), de communiquer. 2°2

DV8 m’a beaucoup plu car je n’avais jamais vu ça. Le « gros » qui danse. J’ai appris que la danse n’avait aucune limite. 2°4

La danse contemporaine s’affranchit des préjugés en accentuant encore plus ces derniers, telle que la vidéo de « voguing » où les homosexuels combattent les préjugés homophobes. 2°1

En s’opposant aux règles, en exposant son corps et son homosexualité. En caricaturant les préjugés sur la société. En affichant et en assumant les défauts de chacun. En proposant d’autres interprétations (en danse et en face des personnes). 2°1

Il ne faut pas s’arrêter au physique que ce soit pour le handicap ou la morphologie. Par exemple : B-boy Junior, DV8 2°4

B-boy Junior : on ne remarque pas son handicap, il aurait pu être considéré comme un handicapé mais tout le monde le voit comme un professionnel. On ne capte pas son problème et il danse bien. 2°4

Nous avons bien aimé la représentation des personnes handicapées (B-boy Junior et DV8), nous avons l’impression qu’elles perdent leur handicap lorsqu’elles dansent. 2°6

dv8 DV8 The cost of living

J’aime Candoco, B-boy car ils vivent leur vie à fond au-delà de leur handicap. 2°4

Certaines personnes malgré leur handicap ont réussi dans la danse aussi bien voire mieux que d’autres danseurs sans handicap. 2°6

On peut s’exprimer à travers la danse, afin de montrer notre point de vue par rapport aux ségrégations et à la société. C’est aussi le moyen de prouver aux gens de quoi on est capable. 2°8

Les handicapés et les séniors nous ont marqué car c’est hors de commun de voir des personnes handicapées et âgées danser. 2°6

La danse contemporaine peut s’affranchir des préjugés grâce au fait qu’il y ait des « vieux qui dansent » alors que de nombreuses personnes pensent que ce n’est pas possible, en leur prouvant le contraire en faisant des spectacles avec des « vieux », justement. 2°6

Voir des personnes âgées danser donne une dimension comique. 2°6

L’harmonie de deux corps différents est très intéressante. 2°4

Je n’ai aucun ressenti vis-à-vis de la danse contemporaine, j’ai plus de préférence pour les danses urbaines. Je préfère voir des personnes de 30 ans maximum que des personnes de 80 ans. 2°6

La danse contemporaine s’affranchit des préjugés en mélangeant les corps et les âges. Dans la danse contemporaine, il n’y a pas de corps, de sexe, d’âge et de conditions physiques spécifiques. Thierry Thieu Niang brisé les préjugés en faisant danser des personnes âgées de conditions physiques et de poids différents dans un même spectacle. 2°6

thierrythieuniangThierry Thieu Niang Du printemps !

Ce que j’ai retenu : pouvoir danser à tout âge, assumer le ridicule, le handicap ne doit pas nous limiter, le break dance, DV8. 2°4

 Nous pensons que le fait que les choses qui ne sont pas habituelles pour nous sont un moyen pour la danse contemporaine de s’affranchir. Comme le fait que des « handicapés », B-boy Junior par exemple, font des choses incroyables. Ou alors les séniors faisaient des choses improbables – enfin que l’on croirait improbable pour leur âge. Ce qui nous dérange permet à la danse contemporaine de s’affranchir des préjugés. 2°6

La danse contemporaine s’affranchit des préjugés en faisant danser des personnes de tout âge ayant un corps valide ou pas. 2°6